
Citoyenneté
La citoyenneté, permet à l’individu d’avoir le sentiment d’appartenance et de participation dans la société. Elle facilite l’intégration. L’individu est acteur de la société. C’est souvent durant les actualités brûlantes du moment qu’une certaine lutte est re-mise en avant. Car en effet, l’universalisme abstrait[1] est une évidence. Par exemple le droit de vote ; pour rappel c’est vers les années 1944 que les femmes ont obtenu le droit de voter ; logiquement et selon la loi de 2005, les personnes en situation de handicap sont pleinement des citoyens. Selon les types de handicap, ils peuvent avoir la capacité de jouer un rôle dans la société. Cependant leur droit de voter reste flou.
Cette opacité au sujet du droit réel de vote reste un obstacle majeur pour certaines personnes en situation de handicap (selon leurs types de handicaps).
En institution et dans les établissements, la mise en place d’un projet de formation ou d’apprentissages à la vie publique semble intéressante afin de pallier au manque d’information au devoir de citoyen.
Certains peuvent rester sceptiques quant à la participation des personnes en situation de handicap compte tenu de la déficience intellectuelle et de nombreuses questions peuvent se poser, mais cela devrait faire partie de l’accompagnement de ces personnes.
Une réflexion sur une stratégie globale dans le cadre de l’apprentissage de la citoyenneté peut être utile et essentielle ainsi que la mise en œuvre permettant de progresser positivement sur cette problématique.
Au foyer Isambert Sagesse, des Conseils de Vie Sociale avec les résidents et des réunions citoyennes mensuelles sont mis en place. Ces réunions sont animées par Monsieur Passy Directeur du foyer. C’est un véritable lieu d’écoute et d’expression pour les résidents. C’est aussi une forme d’engagement dans une démarche de participation des résidents. Ceux-ci se positionnent comme des acteurs, impliqués dans le choix présidant à la vie de l’établissement. Lors des réunions les résidents peuvent prendre la parole comme ils souhaitent. Un compte rendu est effectué à l’issue de chaque réunion, il est disponible aux résidents et représentants légaux.
[1] Karl Marx : des valeurs universelles qui en théorie valent pour tous, mais ne fonctionnent en réalité que pour seulement une partie de la population.

De la médiation animale au service des résidents
La médiation animale ou « activité associant l’animal » utilise la proximité des animaux avec l’homme dans diverses thérapies notamment les troubles psychiques, mentaux, ou sociaux ainsi que dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap. De nombreuses familles ont chez elles un animal de compagnie. Celui-ci présente des particularités qui peuvent entrer dans le processus thérapeutique.
Des chercheurs soulignent le rôle catalyseur social que peut jouer l’animal envers l’humain. Car en effet, les animaux ont des vertus utiles notamment chez une personne en situation de handicap. Les animaux apaisent les angoisses et les stress. Dans certains cas ils peuvent même aider dans un rôle anti-anxiolytique. Les animaux ont la capacité de procurer joie et amusement. Le contact avec les animaux aide les personnes à retrouver du dynamisme au quotidien. Et apprend la personne à adapter son comportement par exemple à équilibrer la douceur et la force. La médiation animale est un support pour créer des liens entre intervenants professionnels et les personnes en situation de handicap, un support pour communiquer et aborder tout type de sujets qui peut perturber la personne en situation de handicap. Les ateliers de médiation animale stimulent tous les sens de la personne : le toucher, l’odorat, l’ouïe, la vue. Un vrai outil de communication multisensoriel. En général les personnes sont plus posées et plus concentrées.
Depuis quelques mois, deux résidents pas comme les autres, ont élu domicile au foyer Isambert pour tenir compagnie aux résidents : Samy et Gribouille, deux superbes chats aux caractères bien distincts : l’un est sociable et l’autre est plutôt réservé voire craintif. Leur présence apporte une présence rassuranaux résidents. Ils sont apaisants. Ils aiment beaucoup le contact avec les humains. Sans se rendre compte, les résidents travaillent leur motricité en les caressant. Décidément les meilleurs amis de l’homme restent incontestablement le chien et le chat. Et ce ne sont pas les résidents du foyer qui diront le contraire…, la présence des chèvres et des moutons grâce à La Moutonte est aussi à relever autant que celle des abeilles fixées au fond du parc avec le concours de l’Abeille olivetaine, pour le grand bonheur des résidents.

Handi-danse et handi-sport
Au-delà de l’aspect rééducatif et psychomoteur, le sport constitue un véritable vecteur d’égalité sociale. La pratique du sport pour les personnes en situation de handicap remonte au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Le handicap conduit en général vers une limitation de la participation sociale. La pratique du sport permet le dépassement et la valorisation de l’individu vers une socialisation du corps et augmente l’estime de soi. Pratiqué en milieu ordinaire le sport permet la participation sociale. Mais il est aussi nécessaire selon certaines situations et contextes de pratiquer le sport en milieu spécialisé (adapté). Car en effet, d’une certaine manière la projection en permanence vers un idéal d’assimilation en milieu ordinaire peut aussi avoir des répercussions dans le processus d’intégration sociale.
La danse fait partie des sports intéressants pour les personnes en situation de handicap. C’est vers les années 80 que la danse intégrée apparait. Cette pratique vise à ouvrir la danse à tous. Cela a permis aux personnes en situation de handicap de recevoir les mêmes apprentissages de danse contemporaine que les autres personnes. La danse permet de prendre conscience du corps. La danse aide aussi à appréhender l’espace et à mieux s’y repérer, sans angoisse dont souffrent les personnes en situation de handicap.
Au foyer Isambert Sagesse, les résidents bénéficient de plusieurs activités sportives selon leur handicap : la marche nordique chaque mois, Gymn douce chaque semaine. De temps en temps certains résidents ont aussi la possibilité d’assister aux compétitions sportives comme récemment le match de basket au Palais des Sports d’Orléans…

Rencontres et paroles
Que pouvez-vous nous dire Nanté sur les ateliers que vous réalisez avec les résidents du foyer Isambert Sagesse ?
… Je fais des ateliers de dessin, de peinture et de sculpture régulièrement tous les quinze jours avec les résidents. Loin d’être des activités occupationnelles, les activités artistiques et créatives jouent un rôle important dans le bien-être des résidents en situation de handicap. Chacun est capable d’imagination et de création. Ce sont de véritables stimulants pour les sens : la vue des différentes couleurs, le toucher des différents matières et outils utilisés, etc. Et en même temps elles apportent au niveau de la motricité fine et entretiennent l’adresse. C’est un moyen d’expression autrement que par la parole, un lieu d’éveil mais aussi un moment qui leur permet de s’évader, de s’amuser.
C’est un moment de découverte et d’aventure pour eux. Cela leur permet aussi de soulager le stress, d’accepter le regard des autres, d’exprimer leurs émotions.
Ce sont des activités qui leur apportent les possibilités selon leurs envies, leurs humeurs. La peinture par les couleurs, peut faire passer des messages puissants. La simplicité du dessin peut véhiculer des expressions fines et extrêmement touchantes. C’est d’ailleurs toujours impressionnant de voir les résidents s’investir et s’impliquer pendant les activités.
Actuellement nous travaillons sur les animaux et la nature. Il faut saisir ces moments pour entretenir les connaissances, l’esprit de curiosité selon chaque résident.
Tout cela entre dans la logique d’intégration et de socialisation.
Il s’agit aussi de l’accompagner dans un processus, de le préparer à chaque démarche, de lui donner les moyens de réussir, étape après étape, dans la réalisation d’une toile, d’un dessin par exemple….

Du miel au foyer !
Les apiculteurs de l’Abeille Olivetaine ont placé 5 ruches d’abeilles dans le fond du parc du Foyer. Ces abeilles ont tellement bien travaillé qu’elles offrent à chacune des unités de vie du Foyer Isambert un pot de miel.
Merci aux abeilles et aux apiculteurs de l’Abeille Olivetaine !

La Parade haute en couleurs
Amorcés en septembre 2015, les ateliers de musique et des costumes se sont tenus régulièrement dans la Maison du gardien et l’espace d’ateliers manuels. Ces activités ont réuni plusieurs résidents les mercredis après-midi. L’atelier musique a permis à Josiane de faire la batterie, de jouer au djembé, en tout cas de sentir les vibrations au-delà de sa surdité. Cette résidente a toujours pris plaisir à la percussion au point où elle pourrait en faire tout le temps ! Elle a le sens du rythme, respectant à la lettre les consignes de l’animatrice. Elle a également le talent d’entraîner toute l’équipe, donnant le tempo, capable d’improviser et de stimuler les autres résidents. Sociable, Josiane est ouverte à tous, avec la « banane », la bonne humeur qui fait du bien aux autres résidents.
Cette ambiance bon enfant a aussi permis aux autres résidents, Christine, Dominique, Gisèle, Muriel, Didier, Christel et Pascale de découvrir et de se familiariser avec les instruments de musique. C’est ainsi que le groupe a commencé à produire des sons harmonieux ou plutôt à reprendre quelques sons familiers.
Par ailleurs, au sein de l’atelier costumes, des tenues originales ont été conçues à partir de divers objets récupérés çà et là, par exemple des alvéoles d’œufs, des bouts de tissus, du carton et bien d’autres supports qui ont été assemblés pour donner lieu à des masques, des costumes, des chapeaux dont le sens tourne autour de l’abstrait.
Pour couronner ce travail de longue haleine, Marie-Paule DUMY a émis l’idée d’organiser à l’occasion de l’assemblée générale de l’Association Isambert-Sagesse une parade des costumes portés par les résidents sur une musique d’Erik Satie dans la salle polyvalente en présence de nombreux invités.
Cette action a pu se déroulée grâce au la direction de Marie-Paule DUMY, musicothérapeute, affectée au Foyer Isambert par la mairie d’Olivet. Sa réussite devrait reconduire l’animation l’année prochaine.

Des nouveaux bancs
Lors d’une réunion citoyenne de l’année dernière, un des résidents du Foyer, Jean-Michel, a émis l’idée de commander des bancs à installer dans le parc, pour prendre de l’air et profiter des paysages qui s’offrent à la vue. A la suite d’un échange nourri, cette idée a fait son chemin. C’est ainsi qu’elle a été reprise avec insistance par les autres résidents dont notamment Jean-Claude et Jean-Michel qui connaissent bien ce mobilier.
La commande a duré plusieurs mois avant qu’elle ne soit exécutée et acheminée au Foyer Isambert. A l’ESAT des Cent Arpents, les deux résidents ont longtemps monté ces bancs de chêne au point où le secret de montage est devenu pour eux un simple jeu de gamin ! Encore faut-il garder toute sa tête et rester vigilant tout le long du processus de montage ! La moindre minute d’inattention suffit pour démonter et remonter les bancs ! La précipitation n’est pas recommandée pour un résultat garanti.
En tout cas, les résidents doivent se concentrer pour bien suivre le mode d’emploi. Sylvio, le moniteur atelier stagiaire, a dû canaliser leur énergie pour les empêcher de monter ces dix bancs d’un trait !
Un banc monté, un deuxième puis un troisième et patraque ! L’opération est vite stoppée car il aurait fallu peindre les pièces pour faciliter le montage ! L’appel est alors lancé à d’autres résidents pour qu’ils les passent à la « lasure », les « bichonnent », les laissent sécher pour donner un certain lustre aux bancs !
Les pièces ont fini par être rassemblées et vissées au point de disposer des dix bancs attendus ! Pilotée par Sylvio, Jean-Michel et Jean-Claude, l’opération s’est poursuivie avec la fixation et le scellement des bancs dans le parc à des endroits choisis par eux-mêmes les résidents. Une fois le mobilier complètement monté, nous avons fêté la réussite de cette opération autour d’un pot réunissant les résidents et les professionnels.
Nous remercions l’ESAT Les Cent Arpents pour ce partenariat très constructif et Sylvio pour son encadrement.